Plusieurs communautés de L’Arche en France accueillent, depuis fin avril 2022, des familles ukrainiennes ayant un enfant en situation de handicap mental.
Lorsque l'invasion de l'Ukraine par la Russie a été déclenchée, le 24 février 2022, tous les regards de L’Arche se sont tournés vers les petites communautés de Lviv et Ternopil.
Situées dans l’ouest du pays et éloignées des principales zones d’hostilités, elles sont devenues des lieux d’accueil de réfugiés venus de l’Est. L’Arche a lancé un appel international à dons, qui a permis de soutenir L’Arche en Ukraine sous forme de nourriture et de produits de première nécessité et d’acheter des équipements de communication à distance. Les ateliers d’activités ont pu rester ouverts malgré la situation tendue.
Avec l’installation dans la durée de la guerre et le déplacement tragique de millions d’Ukrainiens, l’idée a commencé à germer : et si L’Arche accueillait des réfugiés d'Ukraine en situation de handicap ? Compte tenu de sa mission et de son expérience, n’est-elle pas bien placée pour accompagner ces familles très fragilisées ? De son côté, Christina Anglès d’Auriac, responsable de la communauté du Levain (près de Compiègne), ayant vécu près de dix ans à Lviv, a commencé à recevoir des demandes d’aide de la part de son réseau d’amis.
Un petit groupe de coordination s’est donc mis en place autour de Christina et c’est sans hésitation que la fédération a lancé fin mars un appel à ses communautés. Une dizaine a répondu par la positive en fonction de ses possibilités d’hébergement. Il a fallu alors croiser les habitats proposés avec les compositions des différentes familles à prendre en charge tout en préparant leur accueil au niveau administratif. Des équipes locales de soutien se sont constituées, des
contacts ont été noués avec des associations humanitaires. Car il s’agissait d’accueillir ces familles démunies dans les meilleures conditions possibles et pour une certaine durée.
C’est ainsi qu’entre le 28 et le 30 avril, cinq familles ont été accueillies à Reims, Toulouse, Cognac, aux Sapins et aux Trois Fontaines. Le 22 mai, c’est L’Arche à Dijon qui recevait deux familles. À chaque fois, la rencontre fut vécue dans une grande émotion de part et d’autre.
Au total, ce sont vingt-et-une personnes, un chien et deux chats que nos six communautés accueillent à ce jour.
Peu à peu, les familles prennent leurs marques, sans sans difficultés, mais soutenues par la présence attentionnée des communautés. En Ukraine, les personnes avec un handicap intellectuel sont encore trop souvent stigmatisées et les familles vivent souvent repliées sur elles-mêmes, d'autant plus que l'accompagnement étatique et associatif reste limité.