Vendredi et samedi 16 et 17 septembre à Dole, L’Arche en Pays comtois inaugurait la Maison des orphelins, l’un des deux sites de la communauté. Cette belle bâtisse des 17e et 18e siècles, classée aux monuments historiques, voit son intérieur complètement rénové pour accueillir les personnes de L’Arche mais aussi les voisins, amis, partenaires et visiteurs.
« Quand je vois des dolois, qui passent la porte d’un bâtiment abandonné depuis des années et qui est en train de revivre, avec des personnes qui habitent dedans, ils se disent : “Waouh, quel bonheur !!!” » Louis de Calbiac, habitant de L’Arche en Pays comtois ayant un handicap, est très enthousiaste. Sa maisonnée L’Étoile occupe les étages de l’emblématique Maison des orphelins, un ancien orphelinat du 17e siècle.
1689 : le chanoine Jean-Ignace de Froissard-Broissia décide de léguer son patrimoine pour la création d’une fondation en faveur des Orphelins de Dole – charge à ses héritiers de la coordonner. C’est ainsi qu’est créée la Maison des orphelins, dédiée à l’accueil d’enfants « parmi les plus pauvres et les plus délaissés ». Toujours administrée par la famille de Broissia, la Maison perpétue cet accueil jusqu’au début des années 2010, quand le dernier occupant quitte les lieux.
Parallèlement, début 2012, l’association Mains ouvertes en Franche-Comté est créée pour porter le projet d’ouverture d’une communauté de L’Arche dans la région. C’est ainsi qu’en 2017, L’Arche en Pays comtois ouvre ses portes sur deux sites : le sanctuaire du Mont-Roland à 5 km de Dole, et au cœur de la ville, redonnant vie à la belle Maison des orphelins de la rue Pasteur.
Fonctionnelle, la Maison des orphelins avait toutefois besoin d’une rénovation – en lien avec la Direction régionale des affaires culturelles, le bâtiment étant classé parmi les monuments historiques. Grâce à de multiples artisans, perpétuant les techniques et traditions des siècles passés, tout l’intérieur de la bâtisse est aujourd’hui restauré et L’Arche en Pays comtois va pouvoir en exploiter tout le potentiel.
Au 1er et 2e étages, le foyer de L’Étoile accueille 7 personnes en situation de handicap et les salariés et volontaires qui les accompagnent. Au rez-de-chaussée, des lieux d’activités pour les personnes de la communauté, la grande salle communautaire, les bureaux, ainsi qu’un espace ouvert sur la ville – dont la forme reste à préciser.
Pour définir les contours de ce “salon de thé”, L’Arche en Pays comtois bénéficie du dispositif local d’accompagnement (DLA), une initiative publique proposant aux structures de l’ESS des accompagnements sur mesure afin de développer leurs activités. Grâce à ce dispositif, la communauté est mise au travail par un consultant, Léo Bonnin, spécialisé dans ces questions. Ce dernier détaille : « Mon objectif est de proposer une méthodologie pour que les personnes développent leur projet, en visant à ce que ça soit viable économiquement. Il y a des valeurs existantes, comment les modéliser ? » Pendant plusieurs demi-journées, Léo Bonnin réunit différentes personnes de la communauté pour les faire déterminer leur socle de valeurs, et ainsi définir les contours de cet espace d’accueil des voisins et amis.
« J’aime bien ce projet, ça nous aidera à avoir des relations avec des amis. C’est important pour moi, on va avoir du passage, ça va être bien ! » raconte Louis (voir photo).
Jeanne, volontaire à l’Étoile, précise : « On ne sait pas encore la forme que ça va prendre, mais le but c’est d’accueillir des gens, qu’ils puissent connaître notre communauté et notre foyer, notre belle maison ! »
L’ouverture, vers la ville, vers les autres, est au cœur du projet de L’Arche, dans un double sens. En premier lieu, cela permet aux personnes de L’Arche, surtout celles ayant un handicap, d’être en lien avec leur environnement, avec les voisins et amis, et ainsi s’enrichir et s’épanouir. « C’est important pour moi, parce que en fait quand je suis arrivé, je ne connaissais personne à Dole. Je ne connaissais ni Alexandre ni Clémentine ni Esmé ni personne. », renchérit Louis. Mais aussi pour remplir la mission de L’Arche de faire connaître les dons et talents des personnes en situation de handicap.
© Blandine Hériard & Pauline Dejoie